Monica Zilbovicius, chercheuse en imagerie cérébrale, Hôpital Necker-Enfants malades, Paris.
-On a mis en évidence, avec ce type d'imagerie, des anomalies dans des régions très précises du cerveau qui sont les régions qui traitent l'information sociale.
C'est surtout au niveau des lobes temporaux, les régions temporales supérieures.
On sait que ces régions sont importantes pour la perception du regard, du mouvement des yeux, du visage, de la main.
On perçoit ces mouvements au niveau du cerveau, de ces régions-là.
C'est à la base de l'interaction entre deux personnes.
Bien avant le langage, on apprend à communiquer, on connaît l'autre par la perception de ces faits-là.
Une anomalie dans ces régions pourrait expliquer en partie les difficultés qu'ont les enfants avec autisme parce que pour eux, peut-être, le regard n'est pas traité de la même façon que pour nous.
Les couleurs représentent la quantité de sang qui arrive dans le cerveau.
Plus les couleurs sont vers les rouges, plus le débit sanguin cérébral est important.
Plus elles vont vers les couleurs froides, bleu et vert, moins le débit sanguin cérébral est important.
Là, c'est une coupe du cerveau et ici ce sont ces régions temporales supérieures, régions temporales, régions temporales supérieures.
Je vous ai dit qu'on avait retrouvé des anomalies au repos chez des enfants avec autisme.
Là, on voit une image typique où on a ce côté très rouge, donc le débit est très important.
Et de ce côté-là, on a l'impression que c'est moins important.
Donc, il y a une différence déjà au repos.
Cette région temporale supérieure à droite, elle est moins perfusée, il y a moins de débit.
Ça veut dire que les synapses fonctionnent moins dans cette région.
Le sang apporte du glucose.
Plus de synapses fonctionnent, plus on apporte du glucose, car elles en ont besoin pour fonctionner.
Si ces synapses fonctionnent moins bien, elles demandent moins de glucose, moins de sang arrive.
Ce n'est pas que ce n'est pas irrigué.
L'irrigation est normale.
Si on arrivait à faire que ces régions se mettent en fonctionnement, le débit arriverait en conséquence pour apporter le glucose qu'il faut, le substratum métabolique qu'il faut pour qu'elles fonctionnent.
Ce n'est pas un problème d'irrigation.
ni vasculaire.
Tout est là pour que le sang arrive, sauf qu'il n'y a pas de demande parce que ça fonctionne moins.
Réalisation :
Valeria Lumbroso
Production :
Universcience, Flair Production, Arapi
Année de production :
2014
Durée :
2min31
Accessibilité :
sous-titres français