« La Zone Libellule » Voix off : Il existe dans la nature des zones humides naturelles composées de mares, de marais, de lagunes et de différentes sortes de plantes et d’arbustes. Elles jouent un rôle très important à la fois sur la qualité des eaux et sur celles des sols. Les plantes, mais également les bactéries et les rayonnements du soleil ont la faculté de dégrader ou d’absorber de nombreuses molécules. Si la nature sait si bien épurer l’eau, l’homme peut s’en inspirer pour créer des stations d’épuration innovantes et plus naturelles. Chercheur : Nous nous trouvons sur la station d’épuration de Saint-just, Saint Nazaire de Pezan, station d’épuration qui traite les eaux usées de ces deux communes. On traite, là, la pollution de matières organiques : l’azote, le phosphore, mais aussi de nouveaux polluants. Ce qu’on appelle les polluants émergents. Ces nouveaux contaminants, ça regroupe par exemple des molécules comme les médicaments, les produits pharmaceutiques, les produits cosmétiques, les produits d’usages de nettoyages sanitaires, des solvants, tous les produits, en fait, que l’on utilise chez nous. Plus de 80 % de ces micro-polluants sont éliminés dans la station d’épuration. Mais, il en reste une partie, une vingtaine de pour cent, qui va rejoindre le milieu naturel. Voix off : Pour mieux éliminer ces micro-polluants, le Groupe Suez a créé, en 2009, grâce à un partenariat public privé, une zone humide artificielle appelée la Zone Libellule située en aval de la station d’épuration. Ce projet unique, conçu par des biologistes, des ingénieurs, des chimistes et des botanistes, s’étend sur un hectare et demi. Chercheur : Ici, on a pu faire la zone libellule parce que, d’abord, il y avait la volonté d’installer ce projet proche de la station d’épuration qui venait d’être mise aux normes européennes. Et ensuite, on avait cet environnement qui était nécessaire à la mise en place du projet. Voix off : Cette zone est composée d’un bassin microphytes, d’une prairie humide, d’une roselière, de méandres, d’un réseau anastomosé, d’une zone libre et d’un bassin avec un massif filtrant. Ces milieux différents permettent de varier les vitesses d’écoulement et les profondeurs d’eaux. Ils sont plantés de plusieurs espèces de végétaux d’origine locale choisis pour leurs capacités naturelles à absorber certains polluants.
Chercheur : On va retrouver des plantes supérieures. On va retrouver des plantes immergées. On va retrouver tout un écosystème racinaire, des champignons, des bactéries, des larves de libellules qui vont permettre, en fait, de bâtir cet écosystème dont on a besoin pour réunir tout un tas de processus biologiques, biochimiques qui va permettre ce traitement. Ici, nous avons des plantes intéressantes. Comme exemple, vous avez la famille des roseaux, les phragmites, qui sont connues parce qu’ils ont un système de racines profondes qui aèrent le milieu. Certaines ont, par exemple, comme le Tipha, avec le petit plumeau qui n’est pas encore poussé à cette saison, des propriétés d’éliminations de certaines molécules anti-stress. Vous avez, également, cette menthe aquatique qui est connue pour accumuler le zinc. Le zinc, on le diffuse quotidiennement via nos cosmétiques. Et vous avez, par exemple, également, ces lentilles d’eau qui ont des petites racines qui trempent dans l’eau et qui participent à cette reconquête de la qualité des eaux. Le suivi des micro-polluants a montré que l’on avait plus de 70 % de rendements, d’élimination des molécules sur plus de 56 % des molécules. Au niveau qualité physico-chimique, bactériologique, on obtient aussi, également, une qualité supérieure qui est proche des eaux de qualité de baignade. Les eaux traitées vont traversées la zone Libellule. Elles vont mettre à peu près entre 10 et 25 jours pour rejoindre ensuite le Dardaillon qui est la rivière locale, qui va elle-même rejoindre la zone des étangs de l’Or. Et tout ça, c’est dans une zone préservée Natura 2000. Cette zone conçue artificiellement au départ est devenue une vraie zone naturelle. Les animaux viennent s’y nourrir, s’y réfugient. Les plantes y prospèrent. Et cette zone est maintenant devenue une zone de sensibilisation du grand public, des citoyens, des étudiants qui viennent apprendre, découvrir la biodiversité locale. Voix off : Sur le principe de la zone libellule, le groupe Suez développe partout en France, avec de nombreuses communes, cette solution économe et naturelle afin de mieux préserver l’eau, cette ressource essentielle à la vie.