FILM : « Une moquette bio-inspirée » Voix off : Si nous observons les sols et les revêtements naturels un peu partout dans la nature, nous remarquons qu’ils ne sont pas homogènes. En forêt, par exemple, un sol est composé de feuilles de différentes formes, de différentes tailles et de différentes couleurs disposées de façon aléatoire. Nous pouvons aussi nous demander comment la nature procède pour faire tenir ce tapis de feuilles sans qu’il soit collé ? En comprenant mieux l’organisation des sols naturels et les propriétés d’adhésion du monde végétal ou animal ne pourrait-on pas concevoir des sols artificiels d’une façon différente ? Chercheur : Le biomimétisme et l’inspiration de la nature est très présent au cœur de ce que l’on fait depuis le début. La nature fait bien les sols, la nature ne génère pas de déchets, est-ce qu’on ne pourrait pas essayer de développer des dalles de moquettes qui elles aussi génèrent un minimum de déchets lorsqu’elles sont installées. Et elle a beaucoup inspiré un des designers avec lequel on travaille beaucoup qui est David Oakey, et du coup David Oakey a décidé d’envoyer ses petits collaborateurs en forêt pour essayer de s’inspirer et observer la manière dont la nature génère les sols. Ils se sont aperçus que les feuilles tombent de manière complètement aléatoire, mais on se dit pas : « oh cette feuille elle est au mauvais endroit ! ». L’ensemble est toujours très esthétique et très joli. Quand ils sont revenus dans les bureaux, ils se sont dit effectivement est-ce qu’on pourrait pas nous aussi développer des designs sur nos moquettes qui soient complètement aléatoires ou du coup les couleurs se fondent, les lignes se fondent, on s’inspire un peu du végétal, ce qui permet vraiment de poser les dalles dans n’importe quel sens. Il faut savoir qu’une moquette modulaire traditionnelle en dalles ça génère entre 4 à 5 % de chutes d’installation. Une moquette en rouleau encore plus classique en génère entre 10 et 15. Et, grâce à la pose aléatoire, on limite les chutes d’installation à 1 voir 2 %, ce qui est énorme sur des surfaces comme les tours à la Défense entre 85000 et 90000 m2. Voix off : Ce design aléatoire permet également un gain de temps à la pose et une meilleure recyclabilité. En imitant la nature, la société Interface a donc réussi à concevoir des produits qui fonctionnent selon les mêmes principes que le monde vivant, c’est-à-dire en étant multifonctionnels, recyclables et en générant moins de déchets. Chercheur : Une deuxième réflexion qu’on a mené, c’est effectivement comment la nature fait adhérer les choses ? Nos dalles de moquette sont, dans leur principe, plombantes, amovibles, comment faire pour simplement leur donner une adhérence au sol sans avoir à les coller ? Et, c’est comme ça qu’on s’est inspiré du petit gecko, les petits lézards qui grimpent au paroi et qui n’ont pas besoin d’avoir leurs pattes complètes qui collent à la paroi, ils ont juste besoin de petits points de fixation qui adhérent à la paroi et qui leur permet de grimper sur tous types de supports. Et, c’est comme ca qu’on a développé un petit carré autocollant qui s’appelle Tactile, qui est en PET, le même plastique que les bouteilles recyclées, qui vient s’apposer à chaque coin des dalles des moquettes. Il y a juste une seule face autocollante qui permet du coup de faire tenir les dalles de moquettes les unes avec les autres. La moquette est maintenue au sol sans avoir à être collée au sol. Tactile, c’est 90% d’impact environnemental en moins comparé à la colle, puisqu’au lieu d’utiliser entre 70 et 150 grammes de colle par m2, on en utilise plus que 5 grammes. En terme de qualité d’air intérieur, il n’y a plus de la colle liquide donc c’est une émission de composés organiques volatils très minime, donc c’est optimal. Et puis Tactile, cela permet aussi une meilleure recyclabilité des produits en fin de vie. Cela donne tout le sens à nos sols et au concept premier de la dalle de moquette qui est la modularité. Je crois que la bio-inspiration et la nature nous permettent d’innover perpétuellement et de repenser nos process et nos systèmes de manière permanente. Voix off : Cette société, qui réalise des produits responsables et durables inspirés de la nature, fonctionne elle-même, à l’initiative de son fondateur, sur le principe de la réutilisation des déchets et de l’utilisation des énergies renouvelables. Le but de cette démarche biomimétique globale est de ne produire plus aucun CO2 en 2020.
Réalisation :
Pascal Moret , Jean-Philippe Camborde
Production :
La Belle Société - Universcience - CNRS Images - Inserm - France Télévisions - MNHN - A way to wake up - Ceebios - Ville de Senlis - Biomimicry Europa
Année de production :
2016
Durée :
4min53
Accessibilité :
sous-titres français